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Plongée à la Martinique.
Janvier 1987
Le petit hôtel « Bambou », convenait parfaitement pour nos vacances, avec nos enfants de quatre et deux ans, avec la plage, sa piscine et la proximité de la marina, à la station touristique des Trois-Ilets, face à la baie de Fort de France.
J’avais loué une R4 pour la semaine afin d’aller plonger avec le club du Diamant, situé plus au sud des « Anses d’Arlets ». J’avais emporté dans mes bagages tout mon matériel de plongée.
La route était sinueuse, accidentée et en mauvais état, et des travaux semblaient être entrepris à n’en plus finir en constatant l’ancienneté de la signalisation.
C’est avec joie que, chaque matin roulant de bonne heure sur la D7, et après avoir contourné le Morne Larcher, j’avais un choc : sur une mer d’un bleu profond se détache la masse vert sombre du Diamant*, à deux kilomètres de la côte qui se dresse à 176m au-dessus de l’eau, couvert de broussailles et de cactus où de nombreux oiseaux de mer viennent trouver refuge.
Notre descente s’effectua sans problème, après avoir quitté un tombant rocheux sans grand intérêt, nous nous dirigeâmes vers les profondeurs en pente douce et sableuse parsemée de rochers et d’un peu de végétation, le gars du coin se maintenant toujours cinq six mètres au dessus de nous. Quand je dis sans problème, si, quand même, car occupés à chercher autour de nous quelque chose d’intéressant à voir, d’autant plus que la luminosité baissait, moi faisant confiance à mon guide, je me sentais bien, de mieux en mieux à l’aise, la narcose me gagnait… et je m’aperçus que nous avions atteint les –70 mètres.
Alors Rodolphe me fit faire tous les exercices prévus, le gars du coin restant stationnaire au-dessus de nous. Je consultais ensuite ma table de décompression toujours fermement reliée à ma bouée Fenzy.
En accord avec Rodolphe, la remontée se déroula à la boussole, en nageant en direction du rocher, le gars du coin toujours au-dessus de nous, dans son tee-shirt publicitaire déchiré, le premier palier d’une minute à 9 mètres, tandis que le second de quatre minutes à 6 mètres et le dernier de dix minutes à 3 mètres se déroulèrent en respirant en duo avec le Bi de Rodolphe, tandis que le gars au tee-shirt se baladait simplement au-dessus de nous, et lui ne semblait pas manquer d’air ! C’est à bout de souffle qu’il a fallu rejoindre le bateau à la nage avec le tuba pendant 200 mètres car nous avions passablement dérivé à cause du courant.
J’ai pensé par la suite que c’était une plongée ratée, d’autant plus qu’en dessous de 25 mètres la végétation et la faune perdent de leurs attraits.
C’est ainsi que cette plongée compte pour moi parmi les plus mémorables, car la plus profonde. Bien qu’elle ne se soit pas réalisée exactement comme je l’avais souhaité, elle m’a été validée comme telle, sur mon carnet de plongée.