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Plongée à Dunkerque - Plongée à l'Ile Maurice - Plongée en Martinique


Plongée à la Martinique.

Janvier 1987 

            Le petit hôtel « Bambou », convenait parfaitement pour nos vacances, avec nos enfants de quatre et deux ans, avec la plage, sa piscine et la proximité de la marina, à la  station touristique des Trois-Ilets, face à la baie de Fort de France.

J’avais loué une R4  pour la semaine afin d’aller plonger avec le club du Diamant, situé plus au sud des « Anses d’Arlets ». J’avais emporté dans mes bagages tout mon matériel de plongée.

La route était sinueuse, accidentée et en mauvais état, et des travaux semblaient être entrepris à n’en plus finir en constatant l’ancienneté de la signalisation.

C’est avec joie que, chaque matin  roulant de bonne heure sur la D7, et après avoir contourné le Morne Larcher, j’avais un choc : sur une mer d’un bleu profond se détache la masse vert sombre du Diamant*, à deux kilomètres de la côte qui se dresse à 176m au-dessus de l’eau, couvert de broussailles et de cactus où de nombreux oiseaux de mer viennent trouver refuge.


    *C’est un navire de guerre de Sa Majesté, il faut être anglais pour faire d’un rocher, un navire de guerre, le cas semble unique. Au cours des guerres franco-anglaises du premier empire, les Anglais de Hood s’emparèrent du rocher qui, en peu de temps, devint une place forte hérissée de canons et défendue par 200 marins. Au sommet flottait le drapeau de la Marine Royale Britannique car le Diamant avait été promu au rang des navires de guerre de sa Majesté. Les Anglais se maintinrent 17 mois sur leur navire de pierre qui fut enlevé par les Français de Villaret-de-Joyeuse, le 2 juin 1805. Aujourd’hui, tout navire britannique qui croise dans les parages
continue à le saluer, même si le pavillon a changé

            C’était le cinquième jour de la semaine et j’avais demandé à faire une plongée technique avec Olivier le responsable du club, situé près de l’hôtel Novotel. Ce matin là, il me présenta pour la première fois à Rodolphe, moniteur désigné pour cette plongée, et nous serions accompagnés d’un gars du coin, dont j’ai oublié le nom, et qui portait pour tout vêtement un short et un tee-shirt publicitaire de couleur blanc, passablement usagé. Nous nous sommes entendus sur le contenu des exercices à effectuer à environ -50m, et de la direction à prendre, c’est à dire vers le nord-est du rocher.

Notre descente s’effectua sans problème, après avoir quitté un tombant rocheux sans grand intérêt, nous nous dirigeâmes vers les profondeurs en pente douce et sableuse parsemée de rochers et d’un peu de végétation, le gars du coin se maintenant toujours cinq six mètres au dessus de nous. Quand je dis sans problème, si, quand même, car occupés à chercher autour de nous quelque chose d’intéressant à voir, d’autant plus que la luminosité  baissait, moi faisant confiance à mon guide, je me sentais bien, de mieux en mieux à l’aise, la narcose me gagnait… et je m’aperçus que nous avions atteint les –70 mètres.

Alors Rodolphe me fit faire tous les exercices prévus, le gars du coin restant stationnaire au-dessus de nous. Je consultais ensuite ma table de décompression toujours fermement reliée à ma bouée Fenzy.

 En accord avec Rodolphe, la remontée se déroula à la boussole, en nageant en direction du rocher, le gars du coin toujours au-dessus de nous, dans son tee-shirt publicitaire déchiré, le premier palier d’une minute à 9 mètres, tandis que le second de quatre minutes à 6 mètres et le dernier de dix minutes à 3 mètres se déroulèrent en respirant en duo avec le Bi de Rodolphe, tandis que le gars au tee-shirt se baladait simplement au-dessus de nous, et lui ne semblait pas manquer d’air ! C’est à bout de souffle qu’il a fallu rejoindre le bateau à la nage avec le tuba pendant 200 mètres car nous avions passablement dérivé à cause du courant.

J’ai pensé par la suite que c’était une plongée ratée, d’autant plus qu’en dessous de 25 mètres la végétation et la faune perdent de leurs attraits.

C’est ainsi que cette plongée compte pour moi parmi les plus mémorables, car la plus profonde. Bien qu’elle ne se soit pas réalisée exactement comme je l’avais souhaité, elle m’a été validée comme telle, sur mon carnet de plongée.